Les risques liés aux papillomavirus
En France, chaque année, les HPV (abréviation anglaise de « human papillomavirus ») sont responsables de 6 400 cancers, dont près de 3 000 cancers du col de l’utérus, ce dernier entraînant plus de 1 000 décès. Un de ces cancers sur quatre concerne les hommes. Une étude récente publiée dans The Lancet a montré que, à un moment donné de leur vie, 31% des hommes de plus de 15 ans sont infectés par un virus de type HPV. Si les plus touchés ont entre 25 et 29 ans (35 %), tous les hommes sexuellement actifs sont exposés aux infections génitales par le HPV. L’étude confirme, par ailleurs, que ce virus est extrêmement transmissible.
Trois (très) bonnes raisons de vacciner aussi les garçons
Longtemps recommandé pour les seules filles, âgées de 11 à 14 ans, le vaccin contre les papillomavirus humains concerne également les garçons de la même tranche d’âge depuis 2021.
Il s’agit là d’une extension nécessaire pour trois bonnes raisons :
• En premier lieu, l’injection les protège directement contre les cancers et verrues de la sphère ano-génitale (pénis et anus) pour lesquels l’efficacité du vaccin est déjà établie.
• Autre gain attendu : une protection probable contre des cancers ORL, plus fréquents chez les hommes, induits par ces HPV.
• Enfin, vacciner les jeunes garçons, futurs partenaires sexuels et conjoints, doit aussi permettre de diminuer le risque de transmission de ces virus.
Vaccination gratuite au sein des collèges
Le 4 septembre 2023, une campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus humains a été lancée dans les collèges pour l’ensemble des élèves de 11 à 14 ans. Objectif : accroître la couverture vaccinale chez les filles et les garçons, qui n’est pas encore optimale. Fin 2022, seulement 48 % des filles et 13 % des garçons de 15 ans avaient reçu au moins une dose de vaccin.
Au sein des collèges, la vaccination est gratuite. Les parents peuvent également faire vacciner leur enfant en ville, où de nouvelles catégories de professionnels de santé (infirmiers, pharmaciens) peuvent dorénavant prescrire et administrer ce vaccin, en plus des médecins et des sages-femmes.
Les papillomavirus, des virus très répandus
Les papillomavirus humains sont des virus très communs. Il en existe plus de 150.
La plupart du temps, la contamination par l’un d’entre eux n’entraîne aucun symptôme. Il s’élimine naturellement au bout d’un à deux ans, sans aucune conséquence sur la santé. Dans certains cas, ces virus peuvent infecter la peau et les muqueuses.
Si les lésions sont le plus souvent bénignes – verrues plantaires ou génitales –, d’autres peuvent être associées à la survenue de certains cancers, le plus fréquent étant celui du col de l’utérus.
Paroles d’expert
Docteur Emmanuel Ricard, Délégué à la prévention et à la promotion des dépistages à la Ligue nationale contre le cancer
Pourquoi se faire vacciner
« En 2020, la couverture vaccinale contre les HPV était de 33 % pour le schéma complet (toutes les doses) chez les adolescentes de 16 ans, contre 28 % en 2019. Nous sommes donc encore loin de l’objectif de 60 %.
Chez les garçons, nous ne disposons pas encore de chiffres dans la mesure où la vaccination n’est recommandée et ouverte au remboursement que depuis 2021, mais on pense que la couverture vaccinale ne dépasse pas 5 % actuellement.
Or, cette vaccination est très importante. Elle empêche non seulement d’être infecté par les HPV les plus virulents mais aussi de les transmettre.
La vaccination ne garantit cependant pas une protection à 100 %, notamment chez les personnes immunodéficientes, ni ne couvre l’ensemble des HPV.
C’est pourquoi il est également important de se faire dépister régulièrement. »