Des jeunes en situation de handicap en couverture de magazine, tel est le projet de Première de Couv’, soutenu par l’ADPS. Rencontre avec l’un de ses instigateurs, le photographe professionnel Olivier Schindler.
Quel était le principe de Première de Couv’ ?
Olivier Schindler : il s’agissait de permettre à des jeunes déficients intellectuels légers (DI) ou souffrant de troubles du spectre autistique (TSA) d’évoluer dans un studio photo professionnel, en leur proposant d’être tour à tour modèles ou photographes. Autour de la thématique de leur choix, l’idée était de travailler avec eux sur leur propre image, pour qu’ils se sentent beaux, mais aussi d’estomper au maximum leur handicap, afin de favoriser un autre regard sur eux. Les 23 jeunes ayant participé au projet étaient tous issus du Sessad (1) de l’Océan, situé à Aytré, en Charente-Maritime.
Comment est née l’idée ?
O. S. : Il m’était déjà arrivé d’intervenir dans ce Sessad, la première fois pour réaliser des portraits, la seconde pour travailler sur les émotions avec un public de personnes autistes. À l’issue de ces expériences, je me suis dit qu’il serait intéressant de mettre en valeur ces jeunes en les mettant en couverture de magazines inventés de toutes pièces. L’idée a plu, et Sandrine Benureau, éducatrice spécialisée au Sessad, et moi-même avons monté le projet.
Comment s’est déroulée la séance ?
O. S. : Lors de la séance photo, les jeunes ont travaillé par groupes et réalisé eux-mêmes les portraits. Je me contentais de faire les réglages. Après cela, nous avons sélectionné les photos et écrit les accroches. Mon travail a ensuite consisté à maquetter les couvertures. À l’arrivée, on trouve une cuisinière, un capitaine de bateau, un joueur de batterie, un jardinier, des personnages historiques, une princesse, des gardes du corps, une toiletteuse pour chiens, un mécanicien, un commissaire de police, des héros de jeux vidéo, un boxeur, et même un président de la République ! Une exposition de toutes ces couvertures a été organisée à l’ADEI (2) de la Charente-Maritime et à la MDPH (3) de La Rochelle. Pour les jeunes, c’est très gratifiant.
Quel a été l’apport de l’ADPS ?
O. S. : J’ai eu l’occasion de présenter le projet à Thierry Gaillard, le délégué régional Poitou-Charentes de l’ADPS, qui a décidé de le soutenir. L’ADPS a été déterminante, puisqu’elle a financé Première de Couv’ dans son intégralité.
- (1) Service d’éducation spéciale et de soins à domicile
- (2) Accompagner, développer, éduquer, insérer
- (3) Maison départementale des personnes handicapées