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Le bore-out, nouveau risque psychosocial ?

Pour la première fois, une juridiction française reconnaît le bore-out comme la conséquence d’un harcèlement moral.

En France, si le burn-out peut être reconnu comme une maladie professionnelle, il n’en va pas de même du bore-out. Et pourtant, l’un et l’autre expriment un syndrome d’épuisement professionnel : le premier, en raison d’une surcharge de travail ; le second, pour cause d’inactivité.

Le bore-out, un mal-être psychologique

Apparue dans le courant des années 2 000, la notion de bore-out reflète un mal-être psychologique qui trouve sa source dans un déséquilibre entre le temps et le volume de travail. Dans une enquête réalisée par le site d’emploi Stepstone, en 2008, un Européen sur trois déclarait ne pas avoir assez de travail pour combler ses journées.

Malgré cela, le bore-out peine à s’imposer, notamment en droit du travail. La situation pourrait toutefois changer avec un arrêt du 2 juin dernier de la Cour d’appel de Paris. Pour cause, l’arrêt en question reconnaît le bore-out comme la conséquence d’une forme de harcèlement moral.

Bore-out et harcèlement moral

Le litige opposait un salarié à son ex-employeur, une entreprise de parfumerie, qui l’avait licencié alors qu’il était en arrêt maladie prolongé pour dépression, en prétextant le besoin de le remplacer définitivement dans son poste. Pour juger du bien-fondé ou non de ce licenciement, il s’agissait de déterminer si les problèmes de santé du salarié étaient liés à une éventuelle mise au placard. Ce dernier soutenait qu’il était tombé en bore-out parce qu’il ne se voyait plus confier que des tâches subalternes et humiliantes, ce que démentait son ex-employeur.

Une porte ouverte

En 2018, le conseil des prud’hommes de Paris avait donné raison au salarié et condamné l’entreprise, en considérant qu’il était possible de « présumer de l’existence d’un harcèlement moral » ayant entraîné l’altération de la « santé physique et mentale » du plaignant.

Saisie par l’employeur, la Cour d’appel vient donc de confirmer ce premier jugement, estimant que « le manque d’activité et l’ennui » du salarié étaient constitutifs d’un harcèlement moral : le salarié avait démontré sa mise à l’écart au sein de l’entreprise pendant plusieurs années, mais aussi la détérioration de son état de santé caractérisant le « bore-out ». En retenant le bore-out dans ses motifs et en suivant l’argumentation du salarié, la Cour d’appel de Paris a ouvert une porte vers la reconnaissance de la notion de bore-out par les tribunaux français.

La prévention du bore-out

L’employeur, qui a pour obligation de protéger la santé physique et mentale de ses employés, doit donc veiller à prévenir le bore-out dans son entreprise.

Pour cela, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) donne plusieurs pistes.

Parmi elles, citons l’enrichissement du poste, qui consiste à ajouter aux tâches élémentaires des tâches plus exigeantes. Pour lutter contre le risque de bore-out, l’employeur peut également élargir le poste, c’est-à-dire varier les tâches élémentaires confiées au salarié. Enfin, il doit, bien évidemment, proscrire toute « mise au placard », au risque d’être condamné pour harcèlement moral, comme dans l’arrêt de la Cour d’appel de Paris du 2 juin 2020.

Le bore out

Le bore-out, anglicisme pour désigner le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui.

Quelles sont les causes du bore-out ?
Le mal-être psychologique caractérisant le bore-out peut avoir plusieurs origines.
Les plus courantes sont :
• le manque ou l’absence de travail
• les tâches ennuyeuses et/ou répétitives
• une mise à l’écart, au placard
• se trouver à un poste pour lequel on est surqualifié
• occuper un poste qui n’a pas de sens ou de missions bien définies
• ne pas monter en compétences au fil des années, ne pas bénéficier de formations pour acquérir de nouvelles compétences

Les symptômes du bore-out
Certains signes sont caractéristiques du bore-out :
• s’ennuyer tous les jours au travail
• se sentir dévalorisé et remettre en cause ses compétences
• partir plus tôt du travail le soir
• aller au travail à reculons à cause du manque d’épanouissement professionnel et de l’appréhension de ne rien avoir à faire
• travailler au ralenti pour se garder des tâches à faire tout au long de la journée
• ressentir de la fatigue le soir

Quelles sont ses conséquences sur la santé ?
Le bore-out peut avoir les mêmes conséquences sur la santé que le burnout, à savoir : la dépression, le stress, la fatigue chronique, les troubles du sommeil, des angoisses, la boule au ventre avant d’aller au travail…


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