Le regard sur l’endométriose serait-il en train d’évoluer ? À en croire certaines initiatives récentes, il est permis de le penser. L’Assemblée nationale a effectivement voté le 13 janvier dernier, à l’unanimité, une résolution destinée à reconnaître cette maladie gynécologique comme une affection de longue durée (ALD).
Vers une reconnaissance de l’endométriose comme ALD ?
Non contraignante, cette disposition a pour objectif d’inciter le gouvernement à ajouter l’endométriose à la liste des ALD, au même titre que l’accident vasculaire cérébral invalidant, le diabète de type 1 et 2 ou la maladie de Parkinson. Ce qui permettrait une prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie, hors soins alternatifs et dépassements d’honoraires, contre 70 % actuellement.
Mais ce n’est pas tout. Ce vote des députés intervient quelques jours seulement après le lancement par le président de la République d’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, sur la base d’un rapport du docteur Chrysoula Zacharopoulo, députée européenne et gynécologue. L’ambition est ici de faciliter le parcours de soins, tout en mettant un terme à l’errance médicale et en encourageant la recherche.
L’endométriose au travail, une source de difficultés
Si, en France, les femmes atteintes de cette maladie (1,5 à 2,5 millions, selon le ministère des Solidarités et de la Santé) ont donc des raisons d’espérer, leur quotidien reste, pour l’heure, toujours aussi compliqué.
Et pour cause, l’endométriose est synonyme de douleurs intenses et de règles abondantes, pouvant entraîner une incapacité à se déplacer. Ce qui ne manque pas de créer des difficultés au travail ! Parmi les plus notables, citons la fatigue, la baisse de la concentration, les interruptions fréquentes, le stress, et l’absentéisme. Il peut en résulter un isolement dans l’entreprise, des critiques de collègues, voire un ralentissement de carrière.
Pour les employeurs, la situation n’est pas non plus évidente. Car même en faisant preuve d’empathie, il leur faut gérer les absences pour éviter que la productivité ne soit impactée.
Des solutions à portée de main
En attendant d’éventuelles nouvelles mesures gouvernementales sur l’endométriose, les femmes qui en sont atteintes ne sont pas totalement démunies. L’association EndoFrance recommande à celles qui en souffrent le plus d’aller voir le médecin du travail en vue d’un aménagement de poste.
Elles peuvent également demander un mi-temps thérapeutique ou engager des démarches auprès de la Maison départementale des personnes handicapées pour se voir reconnaître la qualité de travailleur handicapé (la reconnaissance repose sur l’examen d’un dossier rempli avec le médecin traitant et n’est pas automatique). Ultime recommandation : la reconversion, lorsque l’activité s’avère incompatible avec la maladie.
Les employeurs ont aussi un rôle important à jouer. Ils peuvent, par exemple, encourager le télétravail, le temps partiel choisi, ou encore la formation des employés et des managers aux conséquences de l’endométriose. Autant d’initiatives qui favorisent le maintien dans l’emploi des femmes concernées par l’endométriose.
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Mieux connaître et traiter l’endométriose
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique, dont les formes les plus sévères nécessitent une intervention chirurgicale. Elle fait l’objet depuis 2019 d’un plan d’action national dont l’objectif est de mieux diagnostiquer et prendre en charge cette affection encore trop méconnue, qui peut entraîner une infertilité.