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Contre le cancer colorectal, dépistez-vous !

Sous-Préfet de Cognac et écrivain, Sébastien Lepetit lutte contre un cancer colorectal depuis le début de l’année. Il a décidé de témoigner sur Facebook pour inciter les gens à se faire dépister. Rencontre.

À l’occasion de Mars Bleu, le mois de prévention du cancer colorectal, vous avez révélé votre cancer colorectal par le biais d’un message publié sur Facebook. Pourquoi cette décision ?

Lorsque j’ai appris que j’étais malade, mon premier réflexe a été de le garder pour moi, de considérer que c’était personnel et privé. J’étais dans le déni, je pensais que j’allais subir une opération et suivre un traitement qui n’entraîneraient que quelques jours d’arrêt. Or, ma situation était beaucoup plus compliquée que je ne l’avais imaginé, et mon absence allait devoir durer longtemps. Ayant un métier public, cela allait forcément se voir et susciter des questions. J’ai donc décidé de rendre ma maladie utile, et de l’expliquer, en mettant en évidence l’importance du dépistage.

À travers votre message, vous incitez les gens à se faire dépister. Que permet de voir ce test qui est à effectuer tous les deux ans à partir de 50 ans ?

Il permet de vérifier l’existence de traces de sang dans les selles. S’il y en a, on consulte son gastro-entérologue et on subit une coloscopie. Ce n’est rien, il faut démystifier : ça ne dure qu’un quart d’heure sous anesthésie générale, on se réveille et on repart. Dans la majeure partie des cas, on ne détecte rien d’important, mais il arrive qu’il y ait des polypes, qui sont alors enlevées immédiatement lors de la coloscopie. Dans 2 à 3 % des cas, il peut y avoir une tumeur. C’était mon cas.

Pourquoi ne faut-il pas reculer ce test ?

J’ai fait la bêtise de ne pas me faire dépister lorsque mon médecin me l’a proposé. J’ai laissé le test dormir pendant trois ans dans ma table de nuit, et lorsqu’on a découvert ce cancer, il était déjà très avancé. Si je m’étais fait dépister dans les temps, sans doute aurais-je été confronté à une maladie beaucoup moins importante.

Comment fonctionne le test ?

On en fait toute une montagne, mais, en fait, c’est très facile à faire. On passe une tige sur les selles que l’on envoie ensuite à un laboratoire par courrier, dans une enveloppe prévue à cet effet. Il n’y a rien de plus simple.

Le kit de dépistage est-il simple à se procurer ?

Après avoir reçu le courrier de la Sécurité sociale qui invite à faire ce test, on peut obtenir le kit très facilement, soit auprès de son médecin, soit en pharmacie, ou encore en allant sur le site ameli.fr. Tout est indiqué dans la lettre.

Où en est votre traitement ?

Dans mon cas, le cancer était tellement avancé qu’il a fallu que je subisse une laparotomie, me laissant une cicatrice de 25 cm. On m’a enlevé une grosse partie du côlon et de l’appareil ganglionnaire autour. Cette opération a été très handicapante, mais elle est derrière moi. J’ai ensuite commencé une chimiothérapie, qui est assez lourde en raison de métastases trouvées dans les poumons. Les effets secondaires sont très désagréables, mais les choses se passent bien : les métastases ont diminué de plus d’un tiers. Je m’oriente vers une nouvelle intervention cet été, cette fois-ci sur les poumons, pour finir d’enlever les nodules porteurs de ces métastases.

Vous avez repris le travail à mi-temps. Est-ce que cela vous aide ?

J’ai effectivement repris le travail une semaine sur deux, en alternance avec une semaine de chimiothérapie. Et cela m’aide énormément. J’en avais besoin moralement. Le problème de cette maladie, c’est qu’elle isole beaucoup, on vit avec elle 24 h/24. J’ai la chance d’avoir un métier qui n’est pas physique et me permet de gérer mon agenda. J’ai aussi la chance énorme d’avoir une équipe extraordinaire à mes côtés ainsi qu’une hiérarchie très à l’écoute et dans l’accompagnement.

En parallèle de votre métier de sous-préfet, vous êtes auteur de romans policiers. Trouvez-vous la force d’écrire en ce moment ?

Pour écrire, il faut vraiment pouvoir se plonger dans un univers. Or, la maladie prend tellement de place que cela m’est impossible en ce moment. Ce sera pour plus tard. Aujourd’hui, j’ai un grand projet de tout autre nature. Depuis très longtemps, j’ai envie de faire de grandes marches. Je me suis dit que, quand je serai guéri, je ferai le tour de France à pied, avec ma chienne. Dès que j’ai du temps, je prépare donc chaque étape. Peut-être que j’écrirai le soir en bivouaquant, comme l’écrivain Sylvain Tesson. L’important, c’est le combat, et surtout ne jamais perdre espoir. Aujourd’hui, la médecine a progressé de façon fabuleuse, et on a la chance d’avoir une protection sociale.

Après votre message sur Facebook, quelles ont été les réactions ?

Je ne m’attendais pas à autant de réactions, y compris de gens que je ne connaissais pas. Ce qui m’a beaucoup surpris, c’est le nombre de personnes qui étaient elles-mêmes malades et qui me remerciaient de prendre la parole. En effet, il y a un côté tabou dans cette maladie. Or, Il n’y a aucune honte à avoir un cancer, c’est une maladie grave qu’il faut prendre à bras le corps. J’ai réalisé à quel point les témoignages de sympathie sont importants quand on est malade : ils redonnent le moral, ils font du bien.

Sébastien Lepetit a écrit 6 livres, des romans policiers mêlant intrigue policière et culture.
“Merde à Vauban” a reçu le Grand prix VSD du polar 2013, coup de cœur de.
“L’origine du crime” : le Prix des lecteurs et le Prix polar du Lions Club de Rambouillet 2016.


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