Quels sont les symptômes ?
Les MICI se caractérisent par des crises inflammatoires de la paroi d’une partie du tube digestif, objectivées le plus souvent lors d’une endoscopie. On parle de rectocolite hémorragique quand ces inflammations se produisent dans le côlon et de maladie de Crohn lorsqu’elles sont détectées ailleurs dans le tube digestif.
Les MICI peuvent entraîner des diarrhées urgentes et impérieuses, des douleurs abdominales, parfois même des lésions de la région anale. Les patients atteints de MICI présentent de la fatigue, quelquefois de la fièvre, ainsi que des carences diverses, voire un amaigrissement.
Dix millions de personnes sont touchées dans le monde, dont 300 000 en France. Les MICI sont le plus souvent diagnostiquées entre 20 et 30 ans, mais 20 % des cas concernent des enfants, et ces formes précoces sont généralement plus sévères. Maladie de Crohn et rectocolite hémorragique sont également associées à un risque accru de cancer colorectal.
Des causes génétiques et environnementales
Il existe des facteurs génétiques de prédisposition aux MICI, associés à un déséquilibre du microbiote intestinal. Mais des causes environnementales ont également été mises en évidence : certains pesticides, la pollution de l’air, les gastroentérites bactériennes, l’usage de contraceptifs oraux ainsi que la prescription d’oestro-progestatifs après la ménopause, ou encore l’exposition aux antibiotiques durant la première année de vie. Le tabagisme aggrave l’évolution de la maladie de Crohn, alors que l’activité physique est protectrice.
C’est surtout l’alimentation ultra-transformée, conduisant à une perte de diversité microbienne, qui est mise en cause dans la survenue des MICI. À l’inverse, l’allaitement maternel des nourrissons diminue de 50% le risque de MICI.
Plus surprenant, une hygiène trop poussée augmente ce risque, en entravant le développement du système immunitaire chez l’enfant.
Des traitements permettent de contrôler les MICI
Il n’existe pas de traitement curatif des MICI, mais les médicaments anti-inflammatoires actuels, notamment les biothérapies, sont suffisants dans la grande majorité des cas pour contrôler ces maladies.
Ils préviennent l’apparition des poussées, prolongent les phases de rémission en favorisant la cicatrisation des lésions du tube digestif, régulent l’immunité des patients et bloquent spécifiquement des facteurs d’inflammation impliqués dans la maladie. Une supplémentation en vitamines et minéraux peut être nécessaire.
Dans les cas de résistance à ces traitements, ou suite à l’apparition de complications, une intervention chirurgicale permet de retirer le segment du tube digestif le plus atteint, les extrémités saines de l’intestin étant ensuite raccordées.
Une recherche très active
Les travaux de recherche sur le fonctionnement du microbiote intestinal, crucial pour la santé, sont aujourd’hui très importants et porteurs d’espoir.
Certains visent à caractériser les bactéries qui ont un effet pro-inflammatoire et à les éradiquer, grâce à des antibiotiques, des probiotiques génétiquement modifiés, ou à l’aide de virus les infectant spécifiquement.
Par ailleurs, plusieurs approches de thérapie cellulaire, actuellement en développement, ambitionnent de « rééduquer » en totalité notre microbiote intestinal pour l’aider à jouer pleinement son rôle dans l’activation de notre système immunitaire.