Déployé dans plusieurs pharmacies de Chartres, MyDiagnostick permet de diagnostiquer facilement un risque d’accident vasculaire cérébral. Comment est né ce projet porté par le Lions Club Chartres Doyen ?
J’ai travaillé longtemps dans le milieu médical, en tant que directeur de clinique chirurgicale, d’établissement en SSR (soins de suite et réadaptation) et d’Ehpad.
À ce titre, j’ai rencontré de nombreuses victimes d’AVC, parfois jeunes, qui en avaient gardé un lourd handicap. J’ai également côtoyé leurs aidants, dont la vie avait elle aussi basculé.
En tant que membre du Lions Club Chartres Doyen, je cherchais donc à faire quelque chose pour prévenir les AVC, qui font chaque année 40 000 morts en France.
C’est aussi la première cause de handicap acquis avec des patients qui gardent des séquelles lourdes et la deuxième cause de déclin intellectuel.
Puis, en 2021, sur une grande chaine de TV, j’ai appris que le club Lions d’Arcachon avait réalisé une action de prévention du risque d’AVC dans les pharmacies de la ville, à l’aide d’un appareil baptisé MyDiagnostick. J’ai trouvé l’idée très intéressante.
En 2023 lors de ma présidence du Lions Club Chartres Doyen, j’ai proposé aux membres de notre club de lancer cette même action sur le territoire chartrain. Nous avons donc décidé, avec l’aide de l’ADPS, de nous doter de cet appareil et l’avons expérimenté dans une pharmacie chartraine entre juillet et octobre 2024.
Si par cette action nous pouvons prévenir par une prise en charge anticipée les personnes à risque, nous aurons évité à ces personnes, leurs aidants et leurs familles une situation dramatique. Les principaux facteurs de risques sont modifiables, d’où l’importance de leur dépistage et de leur prise en charge.
À ce jour, 3 personnes sur 90 ont été testées positives à risque.
Pourquoi en pharmacie ?
Car le pharmacien est un des maillons de la chaîne de santé, c’est un interlocuteur de confiance. C’est là que se rendent très souvent les personnes de plus de 65 ans, à qui s’adresse tout particulièrement ce test de dépistage. Chez elles, le risque devient plus important. Proposer MyDiagnostick en pharmacie est donc le meilleur moyen d’atteindre cette catégorie d’âge.
Comment l’appareil fonctionne-t-il ?
C’est très simple. MyDiagnostick a la forme d’un bâton métallique rond de 30 cm. Il suffit de le tenir dans ses mains pendant une minute. Il peut alors détecter des troubles d’arythmie cardiaque et donc un risque d’AVC. En résumé, l’outil effectue un électrocardiogramme : il sent les battements du cœur à travers les mains.
Quel est le protocole en cas de test positif ?
Avant de se lancer, nous avons rencontré l’ensemble des acteurs de la chaîne de soins : l’Agence régionale de santé (ARS), le Conseil de l’Ordre des médecins, le Conseil de l’Ordre des pharmaciens, les syndicats de pharmaciens et le service de cardiologie de l’hôpital de Chartres. Tout le monde a adhéré au projet. Un cardiologue nous a rédigé des protocoles et des courriers d’accompagnement destinés aux patients, aux pharmaciens, aux médecins traitants et aux cardiologues.
Si un patient s’avère positif, le pharmacien lui indiquera les démarches à suivre.
À savoir : prendre rendez-vous avec son généraliste ou son cardiologue ou bien se rendre directement aux urgences, afin de confirmer ou pas le problème cardiaque. Selon le diagnostic définitif, le patient sera pris en charge avec si nécessité, prescription d’un traitement médicamenteux.
Où en est le déploiement de MyDiagnostick ?
L’expérimentation a été très concluante. Nous déployons aujourd’hui l’outil MyDiagnostick dans une vingtaine d’autres pharmacies volontaires de Chartres.
Cet appareil est mis à disposition gracieusement. L’ADPS, qui a très rapidement compris l’intérêt de cette action, est devenu notre partenaire par le financement d’une aide très précieuse de 10 appareils ainsi que 10 kakémonos.