Fête chez les voisins, travaux de bricolage ou de jardinage à proximité, cris d’animaux, concert de klaxons lors d’embouteillages, terrasses animées jusque tard le soir… Qu’on le veuille ou non, le bruit est partout, surtout en ville ! Au point que, d’après le ministère de la Santé, 86 % des Français déclarent en être gênés lorsqu’ils sont à leur domicile. Mais il y a plus grave : nombreuses sont les personnes à en être affectées physiquement ou psychologiquement, comme le souligne une enquête d’Eurostat, l’office de la Commission européenne en charge de l’information statistique, selon laquelle 18 % des citoyens européens souffrent de bruit excessif.
Des effets sur la santé
Et pour cause, les conséquences du bruit sur la santé ne sont pas anodines. La plus dramatique d’entre elles, bien sûr, n’est autre que la perte de l’audition. Irréversible, elle peut survenir à la suite d’un bruit violent (une explosion, par exemple) ou par l’accumulation d’activités trop bruyantes (utilisation d’écouteurs, concerts, discothèques…).
Sans aller à une telle extrémité, le bruit peut entraîner, sur le moment, des réactions physiologiques : augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle, baisse de l’attention, troubles gastro-intestinaux, agitation. Ces dernières ne sont que passagères.
Mais, si le bruit perdure, une fatigue, aussi bien physique que nerveuse, peut s’installer, et avec elle des troubles du sommeil, de l’hypertension artérielle, de l’anxiété, ou encore des comportements dépressifs et agressifs. Liés au stress, tous ces maux n’aboutissent pas, fort heureusement, à des lésions irréversibles, mais ils n’en pèsent pas moins sur la qualité de vie de ceux qui les subissent.
Un arsenal juridique contre le bruit
Conscients de l’étendue des dommages occasionnés par le bruit, les pouvoirs publics ont pris, au fil des années, de nombreuses mesures législatives et réglementaires. Celles-ci visent aussi bien à restreindre le bruit des transports routiers, ferroviaires et aériens, qu’à prévenir les risques liés aux bruits et aux sons amplifiés, instaurer une réglementation acoustique, ou encore encadrer les bruits de voisinage.
À l’échelle européenne, la directive 2002/49/CE est venue offrir un outil supplémentaire contre les nuisances sonores en imposant aux États membres de l’Union européenne l’établissement d’une cartographie des niveaux de bruit et de plans de prévention pour leurs principales agglomérations, infrastructures routières et ferroviaires, et leurs grands aéroports.
La voie du dialogue
Mais avant d’user d’un tel arsenal dans le cadre d’actions en justice, il est un réflexe à privilégier : le dialogue avec la personne à l’origine du bruit litigieux. Une discussion, un courrier, voire le recours (gratuit) à un conciliateur de justice, permettent, en effet, de résoudre bien des différends liés au bruit. Le maire, à qui il revient de garantir la tranquillité des habitants de sa commune, peut aussi intervenir pour aider à régler le conflit à l’amiable.
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