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Une maison de santé contre la désertification médicale

À Serrières-de Briord, dans l’Ain, l’association “Santé Vous Bien 01” a créé une maison de santé pluridisciplinaire pour lutter contre la désertification médicale. L’ADPS lui apporte son soutien en participant au financement d’un équipement d’échographie portable. Olivier Pernin, l’un de ses cofondateurs, revient sur l’utilité d’un tel dispositif sur son secteur.

Pharmacien à Serrières-de Briord (01), vous êtes l’un des membres fondateurs de l’association “Santé Vous Bien 01”. Quelle est sa vocation ?

En 2013, un audit avait été demandé par la Communauté de communes pour évaluer les besoins en population médicale sur le secteur allant de Serrières-de Briord à Brégnier-Cordon.

Cet audit a révélé des difficultés sérieuses de recrutement de médecins en remplacement de généralistes partant à la retraite, ainsi que des risques très sévères de désertification médicale. Il nous fallait donc organiser un mode de travail pluri-professionnel, pour faire face à cette situation et éventuellement attirer des candidats. Ont ainsi vu le jour, en 2014, l’association “Santé Vous Bien 01” et la Maison de santé pluridisciplinaire (MSP) Bugey-Rives du Rhône qui en est la structure opérante.

Quel est l’objectif de la MSP Bugey-Rives du Rhône ?

La plupart des maisons de santé, surtout en milieu rural, ont le même objectif : recruter des médecins et des paramédicaux. Mais l’objectif premier est de conserver l’existant avant de tenter de le compléter. La MSP Bugey-Rives du Rhône compte deux médecins généralistes, cinq infirmiers, un ostéopathe et deux pharmaciens, dont moi-même. Bien que nous ne bénéficiions pas de financements de l’Assurance maladie, en raison d’un nombre insuffisant de médecins en temps plein, cette MSP nous engage à un exercice coordonné et au maintien d’actions, notamment de prévention.

Vous avez œuvré à l’acquisition d’un équipement d’échographie portable. Quel est l’utilité de ce matériel sur votre territoire ?

Serrières-de Briord se trouve à plus de 30 minutes du premier service d’urgence. Ce système nomade permet au médecin généraliste de faire un diagnostic rapide, en offrant des certitudes en cas de fracture, d’occlusion intestinale, de rythme cardiaque fœtal, d’obstruction carotidienne, ou encore de phlébite, pour ne citer que quelques exemples. Il ne s’agit pas de remplacer une consultation chez le radiologue mais d’établir une première estimation du degré de gravité. Le médecin généraliste peut alors jouer un rôle dans l’aiguillage des patients, vers un service d’urgence ou vers des soins classiques.

En quoi consiste cet équipement et qui l’utilise au sein de la MSP ?

C’est une tablette reliée à une sonde. Elle tient dans une blouse et est donc très pratique à transporter. Elle est utilisée tous les jours par l’une de nos deux médecins, qui a été formée pour cela et en a fait l’acquisition. La MSP a participé au financement de ce matériel, dont le coût est particulièrement élevé.

Que vous a apporté l’ADPS dans ce projet ?

L’ADPS nous a fait un don pour nous permettre non seulement de cofinancer l’équipement d’échographie portable, mais aussi d’envisager l’achat de sondes supplémentaires. À l’heure actuelle, nous n’en possédons que deux, l’une pour les tissus durs, l’autre pour les tissus mous. Or il existe d’autres sondes : pédiatrique, endovaginale, cardiaque, etc. Grâce à l’aide de l’ADPS, nous allons donc pouvoir compléter une partie de notre dispositif d’échographie.


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