Le ronflement, objet de bien des moqueries, n’est pas une manifestation à prendre à la légère. Non seulement il empêche de dormir la personne qui partage son lit, mais il est reconnu comme l’un des symptômes d’une pathologie potentiellement grave : le syndrome d’apnée du sommeil. Heureusement, des solutions existent pour le faire cesser.
Le ronflement est causé par une mauvaise tonicité musculaire
Le ronflement est un « cauchemar » pour la vie de couple. Il risque fort, en effet, de réveiller celui qui dort à côté du ronfleur. Et pour cause. Leur niveau sonore peut atteindre 100 décibels, l’équivalent du bruit d’un camion passant dans la rue ! Or, le ronflement est un problème fréquent. Un peu plus de 30 % des adultes ronflent régulièrement. Et plus l’on avance en âge, plus ce pourcentage augmente. Le ronflement est lié principalement à une mauvaise tonicité des organes du fond de la bouche : le voile du palais, la luette et la langue, qui se relâchent durant le sommeil profond et obstruent les voies respiratoires. L’air a davantage de mal à traverser la gorge, ce qui fait vibrer le pharynx, carrefour entre les voies aériennes et digestives, et provoque ce bruit si désagréable. Chez les enfants, le ronflement est dû essentiellement à un gonflement des amygdales, dont l’ablation peut alors être nécessaire, après avis du médecin.
Le ronflement est parfois le symptôme de l’apnée du sommeil
À proprement parler, le ronflement n’a pas de conséquences graves sur la santé. Toutefois, il est reconnu comme étant l’un des symptômes clés d’une pathologie potentiellement grave : le syndrome d’apnée du sommeil (SAS). La diminution des débits ventilateurs devient dans ce cas une obstruction complète des voies aériennes supérieures pouvant durer plusieurs secondes et se répéter parfois jusqu’à 100 fois par nuit. Les conséquences à court et moyen termes des apnées du sommeil sont une fatigue, voire des migraines au réveil et une somnolence diurne. Près de la moitié des ronfleurs risquent d’être atteints par cette pathologie, et les scientifiques estiment que les patients apnéiques non traités ont 2,8 fois plus de risques d’accidents cardio-vasculaires mortels, 2,4 fois plus de risques d’accidents vasculaires cérébraux et 2,9 fois plus de risques d’hypertension artérielle. Il existe heureusement des solutions pour faire cesser l’apnée du sommeil, qui doivent être prescrites par un oto-rhino-laryngologiste après consultation
Traiter l’apnée du sommeil
Le traitement le plus efficace consiste à poser une orthèse d’avancée mandibulaire, qui permet de maintenir la mâchoire inférieure en position avancée pendant le sommeil, de libérer le passage de l’air au niveau du pharynx et donc de réduire le phénomène d’obstruction. Les orthèses sur mesure sont préférables. Elles nécessitent plusieurs rendez-vous chez un spécialiste – prise d’empreintes pour le moulage, pose et réglages – et coûtent entre 500 et 900 euros. Dans certains cas, une opération chirurgicale, consistant à enlever l’excédent de tissus pour permettre un meilleur passage de l’air dans le pharynx, peut être envisagée. Elles sont de moins en moins pratiquées, car assez douloureuses et pas toujours efficaces. Depuis quelques années, certains produits anti-ronflement sont apparus sur Internet ou en pharmacie : oreillers ou bagues anti-ronflement, bandes nasales, pastilles ou sprays. La plupart de ces produits présentent une efficacité limitée ou voient leur effet diminuer au cours de l’utilisation.
Si vous êtes sujet au ronflement et aux apnées du sommeil, livrez-nous votre témoignage.
Sept règles à respecter pour éviter de ronfler
- Ne consommez pas d’alcool avant d’aller vous coucher
- L’alcool, dont l’abus cause bien des méfaits, diminue entre autres le tonus de l’ensemble des muscles, en particulier ceux de la gorge.
- Arrêter de fumer
- Le ronflement compte au nombre des multiples effets nocifs du tabac. La cigarette génère un phénomène inflammatoire des voies aériennes supérieures qui provoque un œdème des muqueuses engendrant le ronflement.
- Surveillez votre poids
- Le surpoids, qui lui aussi a de nombreuses conséquences néfastes sur la santé, constitue un facteur majeur du ronflement, car la graisse va réduire le diamètre des voies aériennes.
- Évitez les somnifères
- Les benzodiazépines favorisent le ronflement, car ils génèrent un sommeil plus profond. Optez pour une approche moins médicamenteuse des problèmes d’insomnie.
- Ne dormez pas sur le dos
- Dans cette position, la langue bascule et ferme les espaces au niveau du pharynx.
- Ne faites pas de sport peu de temps avant de vous coucher
- L’activité physique intense peut troubler le sommeil et donc entraîner un ronflement.
- Utilisez un humidificateur
Si votre ronflement est causé par une congestion nasale ou des allergies, sachez que celles-ci empirent quand l’air est sec.
Pourquoi son ronflement ne réveille-t-il pas le ronfleur ?
C’est une simple question d’habitude. Bien que l’ouïe soit le sens de la vigilance nocturne par excellence, le cerveau fait le tri dans les informations qu’il reçoit quand il dort. Or, le ronflement n’est pas associé à un danger, et n’éveille donc pas l’attention du dormeur. De plus, l’intensité du ronflement augmentant au fil des années, le cerveau s’habitue progressivement. Ce qui ne sera pas forcément le cas de la personne essayant de dormir au côté d’un ronfleur…