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L’hypersensibilité, un atout en devenir ?

Le 13 janvier dernier avait lieu la Journée nationale de l’hypersensibilité. Les personnes dotées de ce trait de caractère rencontrent fréquemment des difficultés relationnelles, se sentent parfois inaptes à la vie en société, voire souffrent de mal-être. Mais, bonne nouvelle, elles peuvent apprendre à canaliser leurs émotions exacerbées… Voire en faire une force !

Un « trait de caractère » très répandu

Quel point commun partagent Scarlett Johansson, Marion Cotillard, Joaquin Phoenix, Albert Einstein, Martin Luther King ou Mère Teresa ? L’hypersensibilité.

Ces célébrités ne sont pas seules à posséder ce trait de caractère, qui n’a rien de pathologique ! Selon la psychologue américaine Elaine Aron, pionnière des recherches sur le sujet, l’hypersensibilité touche plus de 30 % de la population. Le cerveau toujours en alerte, en état de vigilance extrême, les hypersensibles ressentent certaines informations sensorielles et vivent leurs émotions avec une intensité supérieure à la moyenne. Ils présentent souvent une tendance marquée à la réflexion, à l’introspection et à la rumination intellectuelle, mais jouissent aussi d’une intuition, d’un sens esthétique et d’un goût artistique très développés.

Un sentiment d’inadaptation au monde

L’hypersensibilité entraîne souvent, dans un premier temps, une inadaptation à la vie en société, un sentiment d’exclusion pouvant aller jusqu’au mal-être, et ce dès l’adolescence. Introverti ou extraverti, l’hypersensible est en décalage avec les codes comportementaux en vigueur.

Éponge émotionnelle, il peut faire preuve d’un haut degré d’empathie et se montrer en revanche très sévère avec lui-même. Dans la vie professionnelle, il risque de souffrir du syndrome de l’imposteur et peut se sentir (mal) jugé sans raison valable. Si, un matin, un collègue de travail, le salue distraitement, il est capable d’échafauder de noirs scénarii pour chercher à comprendre cette attitude. Ces difficultés relationnelles génèrent du stress, de l’anxiété, la tentation du repli sur soi ou des colères incomprises de son entourage.

Ne pas trahir sa nature profonde

Pour mieux vivre son hypersensibilité, il convient de l’accepter, d’exprimer ses émotions, de ne pas trahir sa nature profonde et de faire preuve d’empathie avec soi-même !

Il peut être intéressant de trouver un « support d’expression » de ses émotions, tel que l’écriture, une activité sportive ou artistique, et de les canaliser en les extériorisant.

Quand surviennent des manifestations physiologiques de stress ou d’anxiété, le recours à des thérapies douces, comme la relaxation ou la cohérence cardiaque, produit d’excellents résultats. Se rapprocher de groupes ou d’associations en lien avec l’hypersensibilité est également très bénéfique et permet d’échanger avec des personnes ayant un vécu des expériences comparables.

L’hypersensible, leader dans l’entreprise ?

L’entourage familial, amical, scolaire ou professionnel, va jouer lui aussi un rôle essentiel dans le développement harmonieux d’une personnalité hypersensible.

À l’école comme à la maison, où dans ses activités sportives et de loisirs, l’hypersensible a besoin d’une présence aidante, à l’écoute, pour accomplir une tâche. Il convient de le rassurer, de l’inviter à exprimer ce qu’il ressent, d’accueillir ses émotions et de respecter ses moments de solitude.

D’aucuns prétendent même que l’hypersensibilité serait un atout à cultiver ! En entreprise, les capacités d’empathie et d’intuition dont font preuve les hypersensibles peuvent les conduire à manager des équipes avec succès. De l’empathie à l’intérêt général, il n’y a qu’un pas.