
L’association Préfiguration de la Fondation 3 A se consacre aux adultes autistes. Pourquoi ce choix ?
Parce que, pendant très longtemps, les adultes autistes n’ont pas bénéficié de toute l’attention dont ils méritent. Les actions des pouvoirs publics se sont essentiellement concentrées sur les jeunes autistes – je pense notamment au dépistage précoce –, au détriment des adultes, dont un grand nombre se retrouve dans des instituts où ils ne font rien.
Or, la plupart d’entre eux peuvent tout à fait s’intégrer dans la société. À condition, bien sûr, d’être accompagnés par des gens compétents et bienveillants. C’est le but de l’association Préfiguration de la Fondation 3 A (Autisme, Adulte, Autonomie), que j’ai fondée en 2017.
Comment êtes-vous arrivé à ce constat ?
Ce constat est le résultat de mon histoire personnelle : ma famille est confrontée à l’autisme, ce qui fait que je suis particulièrement sensibilisé à la situation des autistes dans notre pays. J’ai été amené à rencontrer beaucoup d’autistes adultes et de parents confrontés à des difficultés d’inclusion. L’association souhaite réparer cela.
L’association est surtout orientée vers le sport.
En effet. L’idée de départ était d’accompagner les adultes autistes dans trois domaines : les loisirs, l’emploi et le logement. Avec le temps, nos actions se sont recentrées autour du sport, qui est une activité très importante pour les autistes, quels que soient leurs troubles. Alors qu’ils ont des difficultés à entrer en relation, le sport leur permet de sortir de chez eux et de communiquer. De surcroît, c’est bon pour leur santé, tout en ayant des effets antistress.
Qu’avez-vous mis en place ?
Nous avons créé un club sportif : le Club F 3A, qui se réunit à Abbaretz une fois par mois, sur un site départemental dédié au handisport. Plusieurs adultes autistes en font partie. Ils sont encadrés par des animateurs diplômés en tant que bénévoles. Le club est affilié à la Fédération de sport adapté, et suivi par le Comité de sport adapté de Loire-Atlantique.
Quelles activités pratiquez-vous sur place ?
Nous avons inventé un jeu qui plaît beaucoup : le « Pakalano », une sorte de relais avec des barrages. Nous proposons aussi du tir à l’arc, de la pétanque… Il nous arrive aussi de jouer aux échecs.
Comment l’ADPS vous a-t-elle soutenu ?
En nous aidant à financer du matériel sportif, justement. Ce dont nous lui sommes vivement reconnaissants.
Quels sont vos projets ?
Notre objectif est de consolider le groupe sportif et de récolter des fonds pour pouvoir faire venir des autistes d’un peu partout en France. Nous avons également des projets en cours sur le logement et le travail. Les choses prennent du temps, mais nous avançons.
L’autisme en France

Trouble du neurodéveloppement, l’autisme revêt plusieurs formes, plus ou moins sévères, d’où l’expression de « troubles du spectre autistique » pour les désigner.
Selon l’association Autisme France, au moins 1 personne sur 100 est autiste dans le monde. Il y aurait ainsi, a minima, 680 000 personnes autistes en France, avec des troubles variables.