Il n’est pas évident de s’y retrouver parmi les publications scientifiques sur les effets des écrans (ordinateur, smartphone, télévision, tablette) auprès des enfants et adolescents, tant elles sont nombreuses et parfois contradictoires. Pour y voir clair, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), qui conseille les pouvoirs publics, a décidé de dresser un état des lieux des connaissances sur le sujet. Il en résulte un rapport de plus de 80 pages des plus instructifs, mais aussi des plus nuancés, à l’heure où les jeunes de 3 à 17 ans passent en moyenne trois heures par jour devant les écrans.
Des risques avérés pour la santé
À la question de savoir si la consommation d’écrans a des conséquences sur leurs fonctions cognitives et langagières, ainsi que sur leur santé mentale, le HCSP arrive à la conclusion qu’il n’existe, pour l’heure, aucun consensus.
« Certains travaux observent des effets négatifs sur l’acquisition du langage alors que d’autres notent des améliorations des apprentissages », écrit-il. En revanche, « les conséquences sur le sommeil sont établies et sont plus importantes si le temps d’utilisation augmente ». Elles se traduisent par une latence d’endormissement plus élevée et par un déficit de sommeil, avec une « réduction de 35 % de temps total de sommeil rapportée par les jeunes pour deux heures d’écran (par jour), et de 52 % de réduction pour cinq heures et plus », observe le rapport.
Le HCSP souligne également que, au-delà des écrans eux-mêmes, les comportements associés à leur consommation ont des conséquences sur la santé. Ainsi, la réduction du temps de sommeil et l’augmentation des prises alimentaires, dues à la consommation d’écrans, peuvent déboucher sur du surpoids.
Autre constat : le risque significatif que comporte l’exposition à des contenus sexuels, pornographiques ou violents chez les plus fragiles, notamment en termes de minimisation des risques sexuels (les rapports représentés sont sans protection) et de bien-être psychologique.
Les recommandations du HCSP
Pour autant, le rapport fait aussi état d’effets positifs sur l’apprentissage de l’utilisation encadrée du numérique. Le constat a été fait chez des enfants présentant ou non des troubles (ou des retards) du développement cognitif, ainsi que chez des enfants présentant un trouble autistique.
À l’issue de ce rapport, le HCSP émet une série de recommandations. Parmi elles, citons l’interdiction des écrans aux enfants de moins de 3 ans lorsque les conditions d’une interaction parentale ne sont pas réunies, ainsi que des écrans 3D aux enfants de moins de 5 ans.
Autres conseils : ne pas mettre d’écran dans la chambre des enfants et ne pas les laisser regarder la télévision dans l’heure qui précède l’endormissement. Enfin, le HCSP appelle les adultes à la vigilance, afin qu’ils repèrent les signes d’alerte d’une utilisation excessive (somnolence, baisse des résultats scolaires, etc.).
Ne pas hésiter à demander de l’aide et leur indique pour cela le site netecoute.fr et le numéro vert 0800 200 000.