
Comment se manifeste la DMLA ?
C’est une maladie liée à l’âge, qui survient après 50-55 ans. Dans sa forme précoce, une accumulation de débris sous la rétine peut entraîner une déformation de la perception. Dans ce cas, les personnes qui en sont atteintes ne voient plus les lignes tout à fait droites, ont l’impression que les lettres changent de forme et de taille.
Pour autant, la DMLA précoce est très souvent asymptomatique, et peut ne pas évoluer. Il arrive cependant qu’elle débouche sur des formes tardives, qui se répartissent en deux catégories : la DMLA humide et la DMLA atrophique. Toutes les deux entraînent de sérieux problèmes de vision.
De quels problèmes s’agit-il ?
Dans le cas de la DMLA humide, des néovaisseaux poussent sous la rétine, et conduisent à des œdèmes, voire des hémorragies. Dans la DMLA atrophique (ou sèche tardive), des trous apparaissent dans la rétine, qui entraîne une lente perte de la vision centrale. Bien que la vue de la périphérie demeure, il devient impossible de lire, de voir les visages, etc.
Quelles sont les causes de la DMLA ?
C’est une maladie multifactorielle. Toutefois, le facteur génétique est ici très prononcé. En effet, on a pu identifier de nombreux variants génétiques chez les patients, dont certains sont assez courant.
Les individus porteurs des variants sont plus susceptibles de développer une DMLA lorsqu’une combinaison défavorable de facteurs de risque est présente, associée à des éléments environnementaux tels que le tabagisme, l’obésité, une alimentation pauvre en fibres ou en oméga-3…
Plusieurs de ces variants provoquent une suractivation du système immunitaire (plus précisément, du système de complément) et donc une inflammation chronique, qui cause des dégâts collatéraux de tissue. Comme la rétine ne se renouvelle pas, il y a perte du tissu et de la rétine.
« Dans la DMLA, le facteur génétique
est très prononcé. »
La DMLA est-elle fréquente ?
Une étude épidémiologique menée dans un village du Wisconsin, aux États-Unis, fait référence.
Sur une population de 3 000 habitants, on a constaté que près de 20 % de la tranche d’âge au dessus de 75 ans étaient touchés par une DMLA précoce et 8 % d’une forme tardive, humide et atrophique à parts égales.
Où en sont les traitements ?
La forme humide se traite plutôt bien aujourd’hui. Grâce notamment à des injections d’inhibiteurs de l’un des facteurs clés dans la formation des néovaisseaux. Le désavantage est qu’il faut injecter ce traitement régulièrement, environ sept fois par an.
Beaucoup de recherches actuelles cherchent donc à diminuer la fréquence d’injection. L’une des pistes pourrait se trouver dans les médicaments destinés aux malades de Parkinson, dont notre laboratoire a découvert qu’ils diminuaient la formation des néovaisseaux.
Et la DMLA atrophique ?
Il n’y a pas encore de traitement efficace, mais la recherche avance. Je suis optimiste. La plupart des travaux portent sur les inhibiteurs du système du complément.
Pour l’heure, ils ont débouché sur deux médicaments qui ont été autorisés aux États-Unis, mais pas en Europe, en raison d’un manque de résultats probants.
En attendant de nouveaux médicaments, il est possible d’agir sur les facteurs de risque, que ce soit en arrêtant de fumer, en améliorant son alimentation, en faisant de l’exercice physique, etc. Il n’est jamais trop tard pour changer ses habitudes ! Grâce à cela, la DMLA précoce peut ne pas évoluer en DMLA humide ou atrophique.
Le test de la grille d’Amsler
C’est une grille qui en dit long. Baptisée « Amsler », du nom de son inventeur, celle-ci permet en effet de détecter rapidement une DMLA. Les personnes qui ont un doute sur leur vision peuvent faire le test facilement : il leur suffit de fixer le point central avec un œil à la fois, à une distance de 25 cm. Celles qui sont atteintes de DMLA verront alors des lignes déformées. Il faut alors consulter sans tarder.