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Lutte contre le cancer : la voie de l’immunothérapie

Chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie ne sont plus les seuls moyens de combattre le cancer. De nouveaux traitements prometteurs par immunothérapie voient le jour.

Pour traiter un cancer, l’approche classique consiste à combiner chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie : la chirurgie pour retirer la tumeur ; la radiothérapie pour détruire les cellules cancéreuses passées au travers ; et la chimiothérapie pour éliminer celles ayant résisté. Avec l’apparition, dans les années 2000, de thérapies ciblées (voir encadré), les stratégies se sont enrichies. À l’avenir, elles vont encore se diversifier avec l’essor de l’immunothérapie.

Débloquer le système immunitaire

À la différence de la chimiothérapie, l’immunothérapie provoque peu d’effets secondaires. Surtout, elle permet de combattre les tumeurs sans toucher au reste de l’organisme. Efficace sur 30 % des patients, l’immunothérapie consiste à libérer nos cellules immunitaires, paralysées par les cellules tumorales, pour qu’elles les attaquent et les détruisent.

Depuis plusieurs années, des anticorps monoclonaux, fabriqués en laboratoire, sont utilisées en monothérapie contre certains cancers (mélanome, poumon, rein…), ou associés à de la chimiothérapie. Nombre de ces anticorps sont actuellement en développement, avec des résultats parfois saisissants. C’est le cas récemment du dostarlimab, qui a permis, dans le cadre d’essais cliniques, d’éviter la chimiothérapie et la pose d’une poche abdominale externe à la plupart des participants atteints d’un cancer rectal.

Anticorps bispécifiques et cellules CAR-T

D’autres anticorps – les anticorps bispécifiques – ont depuis fait leur apparition. Ils permettent aux cellules immunitaires d’entrer en contact avec les cellules cancéreuses, pour ensuite les tuer. En cours d’expérimentation, ces anticorps suscitent beaucoup d’espoir.

À l’image du tebentafusp, qui, dans le cadre d’une étude internationale, a augmenté la survie globale de patients atteints d’un mélanome de l’uvée, le cancer de l’œil le plus fréquent chez l’adulte. La révolution qui semble en cours ne s’arrête pas là. Il faut également compter, malgré leur coût élevé, sur les cellules CAR-T (récepteur antigénique chimérique). Déjà autorisé contre certains lymphomes ou leucémies, le traitement consiste à prélever chez les malades des cellules immunitaires, à les modifier génétiquement pour qu’elles sachent reconnaître la tumeur, à les multiplier en laboratoire et à les réinjecter dans le corps du patient afin qu’elles s’attaquent aux cellules tumorales.

ADC et vaccins thérapeutiques

Un autre motif d’espoir nous vient des ADC (conjugués anticorps-médicament). Là, un anticorps se voit associé à des molécules de chimiothérapie, lesquelles sont libérées une fois l’anticorps entré dans la cellule cancéreuse. La chimiothérapie ne se déclenche donc que lorsqu’elle a atteint sa cible, et n’affecte pas les cellules saines.

Cette technique est celle de l’Enhertu, qui vient d’être approuvé dans l’Union européenne comme thérapie pour les patientes atteintes d’un cancer du sein non résécable ou métastatique HER2-low.

Ultime trouvaille issue de l’immunothérapie : les vaccins thérapeutiques, qui activent le système immunitaire à l’aide d’un antigène tumoral. Si beaucoup de ces vaccins sont à l’essai, seul le Sipuleucel-T, contre le cancer de la prostate, est aujourd’hui commercialisé. Anticorps monoclonaux et bispécifiques, cellules CAR-T, ADC, vaccins thérapeutiques : face au cancer, la révolution de l’immunothérapie ne fait que commencer…

Les thérapies ciblées

Apparues dans les années 2000, les thérapies ciblées permettent d’améliorer la prise en charge de nombreux cancers. En effet, il en existe aujourd’hui une cinquantaine pour une vingtaine de cancers, comme certains cancers du sang ou du sein.

Ces thérapies visent à bloquer la croissance ou la propagation des cellules tumorales en agissant sur les altérations moléculaires ou sur les mécanismes qui sont à l’origine de leur développement.