Le bilan de la loi du 11 février 2005, dite « loi handicap », est contrasté. La prise en charge du handicap a fait de nets progrès, mais l’accessibilité des personnes en situation de handicap doit encore être améliorée.
172 000 bénéficiaires de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH).
La Prestation de compensation du Handicap (PCH) est l’une des mesures phares de la loi handicap. Cette aide financière permet de financer les besoins liés à la perte d’autonomie des personnes handicapées. En 2014, 172 000 personnes bénéficiaient de la PCH qui couvre les aides humaines et techniques, les aides liées à l’aménagement du domicile ou du véhicule, les aides exceptionnelles ou spécifiques, et les aides animalières.
Elle est attribuée sans condition de ressources, mais son bénéficiaire doit justifier de son incapacité ou de ses difficultés à accomplir seul des actes de la vie courante: déplacements, toilette, communication avec autrui, etc…ou à se repérer dans le temps et l’espace.
Pas d’amélioration pour une personne handicapée sur deux.
La loi de 2005 s’était fixé de rendre les administrations, les commerces, les écoles, les entreprises ou encore les transports accessibles aux 12 millions – selon l’INSEE – de personnes en situations de handicap dans notre pays. Or, selon un sondage IFOP publié en 2015, plus d’une personne handicapée sur deux estime que son quotidien ne s’est pas amélioré en dix ans.
Le rapport publié en 2012 par l’OBIACU (Observatoire interministériel de l’accessibilité et de la conception universelle) indiquait que seuls 330 000 ERP (Établissements recevant du public) avaient engagé des travaux d’accessibilité, sur un total estimé entre 650 000 et plus d’un million. En matière de transports, le retard est également important. L’Association des Paralysés de France (APF) recense seulement 42 % de lignes de bus accessibles aux handicapés moteurs.
L’école : peut mieux faire.
La loi handicap établissait également le principe d’une scolarisation de tous les enfants handicapés. Selon les chiffres de l’Éducation nationale, 278 978 élèves en situation de handicap étaient scolarisés à la rentrée 2015, soit un doublement des effectifs depuis 2008. Le nombre d’étudiants handicapés a lui aussi augmenté : 8 000 étudiants en 2006, 20 549 à la rentrée 2014. Mais cet accroissement quantitatif ne doit pas masquer les failles qualitatives. Ainsi, 81 % des personnes handicapées ont un niveau d’étude inférieur au bac, contre 56 % de la population totale (chiffres DARES). Au-delà de l’accessibilité physique des établissements, un effort reste à faire sur l’accessibilité pédagogique, en développant, par exemple, des supports de cours adaptés.
Le handicap inquiète encore les employeurs.
L’obligation faite par la loi de 2005 aux entreprises d’employer 6 % de travailleurs handicapés, sous peine de sanctions financières, a porté des effets. Dans la fonction publique, le taux d’emploi atteint 4,9 % en 2014, contre 4,64 % l’année précédente, selon le Fonds d’insertion pour les personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP). Mais dans le secteur privé, le chiffre est tout juste supérieur à 3 %, selon l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (Agefiph).
L’image du travailleur handicapé en fauteuil roulant inquiète encore trop souvent les employeurs. Pourtant, la plupart des handicaps ne se voient pas, et seulement 20 % des recrutements de personnes handicapées impliquent une adaptation du poste de travail, selon l’Agefiph. C’est aussi le changement de regard des « valides » sur les personnes en situation de handicap qui favorisera leur pleine insertion dans notre société.
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