Que sait-on des dangers des nanoparticules ?
De nombreuses études ont déjà établi une corrélation entre l’inhalation des particules fines et ultrafines non intentionnelles contenues dans l’atmosphère, issues par exemple des gaz d’échappement, notamment du diesel, et les pathologies respiratoires, cardio-vasculaires et neurodégénératives. On sait qu’elles peuvent déclencher des crises d’asthme, déstabiliser les plaques d’athérome des artères, modifier les paramètres du sang, etc. Les recherches sur les nanoparticules manufacturées sont plus récentes. Mais leur capacité à franchir les barrières biologiques et l’importance de leur surface d’interaction avec leur environnement invite à la plus grande prudence.
Que recouvre cette notion de « surface d’interaction » ?
Plus on descend en taille, plus le principe actif d’un produit est efficace. Cette propriété intéresse les industriels. Une crème solaire contenant des nanoparticules est plus efficace dans la protection contre les rayons ultraviolets du soleil. Mais l’effet démultiplicateur et la capacité d’interaction avec son environnement valent également pour le caractère éventuellement nocif d’une nanoparticule. Dans le cadre de leur politique de RSE (Responsabilité sociétale et environnementale), il appartient aux industriels de se poser la question de l’équilibre bénéfices/risques des nanomatériaux qu’ils utilisent dans leurs produits. Quand il s’agit juste de donner un « effet paillettes », attirant l’œil, à des bonbons, on peut s’en dispenser.
Dans quels domaines les nanoparticules peuvent-elles réellement être bénéfiques ?
Le volet médical de leur utilisation semble prometteur. Certains médicaments recourent à des nanovecteurs qui permettent de mieux cibler les cellules malades. Des nanoparticules viennent renforcer l’action de la radiothérapie sur les tissus ciblés tout en préservant les tissus sains. C’est un aspect positif de l’utilisation des nanoparticules.
Parole d’expert – Francelyne Marano