Une très grande majorité de femmes en âge de procréer connaissent ce que l’on appelle un « reflux menstruel ». Lors de ce reflux, des cellules semblables à celles du tissu qui tapisse l’utérus – l’endomètre – remontent via les trompes dans l’abdomen. Normalement, le système immunitaire détruit ces cellules. Mais chez environ 10 % de ces femmes, elles se greffent sur les organes génitaux et le péritoine, voire gagnent les appareils urinaire et digestif, engendrant des lésions, nodules ou kystes, ainsi que des réactions inflammatoires. C’est l’endométriose.
Les symptômes majeurs : douleurs pelviennes et infertilité
Le symptôme majeur de l’endométriose est une douleur pelvienne récurrente, parfois très aiguë, notamment au moment des règles. Ce caractère cyclique est évocateur de la maladie. Les patientes peuvent également souffrir lors des rapports sexuels, lorsqu’elles urinent ou vont à la selle. La maladie peut aussi être totalement asymptomatique. Elle est dans ce cas le plus diagnostiquée à l’occasion d’une consultation pour infertilité, qui affecte un nombre important de malades de l’endométriose.
Un diagnostic encore trop souvent tardif
Seul un examen clinique et échographique, voire par IRM, permet de suspecter une endométriose. Le diagnostic définitif passe par l’analyse du tissu endométrial prélevé au cours d’une chirurgie. De nouvelles techniques d’imagerie médicale en 3D, plus simples et moins invasives, sont aujourd’hui testées.
Mais ce diagnostic intervient en moyenne sept ans après le déclenchement de la maladie, qui peut affecter de jeunes adolescentes. En cas de douleur pelviennes, il est donc essentiel de consulter rapidement son médecin généraliste ou son gynécologue, afin d’être prise en charge et d’éviter une potentielle aggravation des symptômes et une détérioration de la qualité de vie.
Traitement hormonal et chirurgie
Un plan d’action national sur l’endométriose a été lancé en 2019. Son objectif est d’améliorer la connaissance de l’endométriose et la prise en charge précoce des femmes concernées. Le traitement hormonal de l’endométriose permet de réduire les douleurs, de stabiliser les lésions, voire de diminuer légèrement leur volume. Toutefois, seule la chirurgie, pratiquée en cas de symptômes handicapants et/ou d’infertilité, assure l’élimination complète de ces lésions.
Les progrès en la matière permettent de réaliser des interventions moins invasives et mieux ciblées, qui préservent les tissus sains. Les symptômes douloureux peuvent disparaître pendant de nombreuses années, voire totalement.
La recherche progresse
L’endométriose serait imputable pour partie à des facteurs génétiques et pour partie à des facteurs environnementaux. Les chercheurs suspectent qu’il existe des différences biologiques et physiologiques entre les femmes atteintes d’endométriose et les autres, qui seraient à l’origine de la baisse de fertilité souvent associée à cette maladie, et tentent d’identifier des « marqueurs » qui permettraient un plan de dépistage généralisé chez les femmes en âge de procréer.
Ils s’interrogent, par ailleurs, sur le rôle éventuel des perturbateurs endocriniens ou celui des acides gras polyinsaturés et d’autres composants alimentaires.