À défaut d’en avoir eu l’utilité, tout le monde a au moins entendu parler de ChatGPT, cette intelligence artificielle (IA) capable de répondre à toutes les questions. Mais sur le terrain de l’IA, née dans les années 1950 et aujourd’hui en plein essor, ChatGPT est loin d’être isolé.
L’IA ou la reproduction des comportements humains
En effet, ce type d’outil informatique, qui repose en grande partie sur le traitement de données (data) par des algorithmes ultra puissants, connaît des développements sans précédent dans à peu près tous les domaines : automobile, communication, industrie, assurance, marketing, défense, éducation, banque et… santé, bien évidemment. À tel point qu’une véritable révolution s’opère sous nos yeux, dont on ne mesure pas encore toute la portée.
Mais avant de se pencher sur les principales traductions de l’IA dans le champ de la médecine, commençons par définir ce qu’on entend par là. Pour le Parlement européen, qui en donne une définition claire, l’IA englobe tout outil qui cherche à « reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité ».
Médecine prédictive et médecine personnalisée
En matière de santé, l’IA ouvre donc de nouveaux horizons. Elle contribue ainsi, aux côtés de la génétique, au développement de la médecine prédictive, qui vise à prédire les risques d’apparition d’une maladie et son évolution.
L’Institut Gustave Roussy mène, par exemple, le programme « Cap sur la médecine prédictive », à qui l’on doit la première base de données génomiques et immunologiques en cancérologie d’Europe, baptisée ODIN. À partir de ces big data, des scientifiques travaillent actuellement à la définition d’algorithmes censés prédire l’efficacité des traitements et le risque de rechute.
L’IA occupe également une place prépondérante dans le cadre des recherches se rapportant à la médecine dite de précision, ou personnalisée. Ici, l’objectif est de définir des traitements en fonction du profil génétique d’un individu. Et là encore, l’utilisation des données représente un atout majeur.
Une aide à la décision
C’est aussi le cas en matière d’aide à la décision. En oncologie, par exemple, l’Institut Curie et son partenaire Ibex Medical Analytics ont démontré, il y a peu, la fiabilité et la performance d’un algorithme d’IA pour le diagnostic des biopsies mammaires, ouvrant des perspectives prometteuses dans la prise en charge des patientes, mais aussi pour le dépistage et le diagnostic du cancer.
Par ailleurs, en radiologie, l’amélioration de la qualité des imageries médicales grâce à l’IA et l’utilisation de logiciels d’aide à la lecture de radios participent à l’amélioration du diagnostic ne sont pas les seuls à bénéficier de l’IA.
La chirurgie assistée par ordinateur, la prescription, la pharmacovigilance ou encore le développement de médicaments en profitent tout autant.
On le voit, au rythme où elle va, l’IA est appelée à intervenir de plus en plus dans la prise en charge de notre santé. Ce qui fait dire à certains que la médecine du futur est déjà là !