Une décharge électrique anormale au sein du cerveau
L’épilepsie se caractérise par la répétition de crises imprévisibles, souvent très brèves, engendrées par des décharges électriques anormales au sein de réseaux de neurones. Deux grands types de crises sont à distinguer : partielles ou généralisées. Lors des crises partielles, la décharge n’affecte qu’une partie restreinte du cerveau et les symptômes sont liés à la zone touchée : troubles du langage, troubles moteurs, sensoriels ou sensitifs, troubles de la mémoire… Ces crises peuvent s’accompagner d’une altération de la conscience.
Les crises généralisées, elles, se manifestent soit par une brève rupture de contact, une « absence » de quelques secondes avec la réalité, se traduisant par une immobilité et une fixité du regard, soit par une perte de connaissance avec chute, mouvements convulsifs, morsure éventuelle de la langue… Cette dernière forme, dite « tonico-clonique », est la plus impressionnante, la plus connue, et engendre le plus de préjugés, mais ce n’est pas la plus répandue.
600 000 patients atteints en France
Les épilepsies dites « symptomatiques » sont dues à une lésion cérébrale : malformation congénitale, encéphalite, traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral, anomalie des chromosomes, etc. L’épilepsie peut aussi être idiopathique et présenter un caractère génétique. Pour autant, hormis dans de très rares cas, elle n’est pas héréditaire, donc non « transmissible » génétiquement.
L’épilepsie est la deuxième pathologie neurologique en France, après la maladie d’Alzheimer. Elle affecte près de 600 000 personnes, dont 100 000 enfants et autant de personnes âgées. Environ un tiers des épileptiques résistent encore aujourd’hui à tous les traitements et 3 000 décèdent chaque année. Mais la plupart des personnes atteintes d’épilepsie souffrent encore plus du regard que la société pose sur elles que de leur maladie. Les enfants connaissent des difficultés d’insertion scolaire et les adultes sont stigmatisés sur le marché du travail. Or, correctement prise en charge, l’épilepsie est totalement compatible avec l’exercice d’une activité professionnelle.
Des traitements ciblés
Les médicaments antiépileptiques n’agissent pas sur la cause de l’épilepsie. Ils sont composés de molécules – uniques ou associées – qui permettent de les contrôler totalement voire réduisent le risque de récidive des crises. Il faut connaître la forme de l’épilepsie pour prescrire la ou les molécules adaptées. Le traitement est affiné en fonction de son efficacité mais aussi de sa tolérance par le patient. La stricte observance du traitement est indispensable. Environ 70 à 80 % des crises sont contrôlées par le traitement médicamenteux, qui pourra même être arrêté si aucune crise ne survient pendant plusieurs années de suite, après analyse des facteurs de risque de récidive.
Toutefois, dans 20 à 30 % des cas, les crises persistent malgré une prise régulière du traitement. Enfin, à ce jour, la place de la chirurgie demeure extrêmement limitée. Elle concerne environ la moitié des patients atteints d’une épilepsie partielle pharmaco-résistante et présentant un foyer épileptogène localisé qui peut être enlevé sans créer de déficit fonctionnel.
Retrouvez l’interview d’Emmanuelle Roubertie, directrice générale de la Fondation Française pour la Recherche sur l’Epilepsie (FFRE)
Si vous êtes épileptique ou si vous connaissez des personnes atteintes d’épilepsie, livrez-nous votre témoignage.
VRAI OU FAUX ?
L’épilepsie est une maladie mentale.
Faux. C’est une maladie neurologique. Mais au cours d’une crise, un patient peut présenter des troubles du comportement ou des automatismes gestuels qui faussent le jugement et font croire à une maladie mentale.
La présence répétée ou prolongée devant un écran est contre-indiquée.
Faux. Le risque de déclenchement d’une crise par des stimulations lumineuses ne concerne qu’un petit nombre de personnes dites « photosensibles ».
Il est possible de prévenir une crise d’épilepsie.
Faux. Dans la très grande majorité des cas, les crises surviennent de façon imprévisible.