En 2021, le nombre de Français ayant des difficultés d’audition était estimé à environ 6 millions, dont 3 millions susceptibles d’être appareillés, selon le ministère de la Santé. Depuis l’entrée en vigueur, la même année, de la réforme « 100 % Santé », qui permet de s’équiper sans reste à charge (voir encadré), les ventes des aides auditives ont quasiment doublé. Une nouvelle donne dont on ne peut que se réjouir, lorsque l’on sait qu’elles ralentissent le… déclin cognitif.
Un déclin cognitif réduit de moitié
C’est, en effet, ce que nous apprend une étude de l’université américaine Johns-Hopkins, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Lancet.
Pendant trois ans, près de mille patients d’une moyenne d’âge de 76 ans, affectés par une perte auditive légère, ont été suivis. Les uns ont été appareillés, tandis que les autres ont bénéficié de conseils d’hygiène.
Au terme de l’expérimentation, il est apparu que les patients présentant des risques de démence, comme la maladie d’Alzheimer, et qui portaient des aides auditives, avaient vu leur déclin cognitif ralentir de 48 % par rapport aux autres !
Autrement dit, la perte de leurs capacités de réflexion et de mémoire s’en était trouvée considérablement amoindrie.
Pour expliquer ce phénomène, les auteurs soulèvent plusieurs hypothèses, dont celle selon laquelle la perte auditive peut déboucher sur une dépression, laquelle accroît le risque de démence. Autre explication avancée : l’amélioration des rapports sociaux grâce aux aides auditives. Rapports sociaux qui protègent du déclin cognitif…
Des appareils auditifs toujours plus discrets
Il est loin le temps des sonotones, qui se branchaient sur des batteries et fonctionnaient avec une lampe radio. Aujourd’hui, toutes les aides auditives utilisent la technologie numérique, et nombreuses sont celles à être dotées du Bluetooth et du Wifi.
Parmi elles, les contours d’oreille BTE (pour « Behind The Ear », « derrière l’oreille » en français) sont les plus répandus.
Il se caractérisent par un boîtier dans lequel se trouve un écouteur, positionnable derrière l’oreille et relié par un tube fin à un embout auriculaire.
Encore plus discrets, les contours d’oreille à écouteur déporté RIC (pour « Receiver in Canal », « récepteur dans le canal » en français) se placent également derrière l’oreille, mais leur écouteur se met dans le conduit auditif.
Enfin, les intra-auriculaires ou ITE (pour « In the Ear », « dans l’oreille » en français) sont moulés sur mesure et quasiment invisibles. Ils n’ont ni boîtier ni tube derrière l’oreille.
Des audioprothèses sans reste à charge
Depuis 2021, la réforme « 100 % Santé » permet aux personnes souffrant de difficultés d’audition de s’équiper sans reste à charge, en combinant leur assurance maladie obligatoire et leur assurance complémentaire. Rentrent dans le champ du « 100 % Santé » les aides auditives de classe I, c’est-à-dire toutes les aides auditives ayant au moins 12 canaux de réglage et 3 options (il peut s’agir d’un système anti-acouphènes, d’une connectivité sans fil, d’un réducteur de bruit du vent, d’une bande passante élargie ≥ 6 000 Hz, etc.).