C’est le cancer des hommes … d’un certain âge. Rare avant 50 ans, le cancer de la prostate est effectivement diagnostiqué à l’âge médian de 68 ans. Avec 50 400 nouveaux cas chaque année, c’est le cancer le plus fréquent en France, loin devant ceux du poumon et du côlon-rectum.
Mais c’est aussi un cancer qui bénéficie d’un très bon pronostic, avec un taux de survie de 93 % à cinq ans après le diagnostic.
La prostate ? C’est cette glande masculine logée sous la vessie et devant le rectum. Essentielle à notre appareil reproducteur, elle permet la sécrétion du liquide prostatique, dont est composé en partie le sperme.
À partir de 50 ans, il n’est pas rare que cette glande grossisse, entraînant des troubles de la fonction urinaire. On parle alors d’hypertrophie bégnine de la prostate (HBP) ou d’adénome bénin de la prostate.
Le cancer de la prostate, lui, se forme dans les cellules de la prostate.
Les facteurs de risque sont multiples : il y a l’âge, mais aussi la prédisposition génétique, l’origine ethnique (il est avéré que les hommes d’origine afro-antillaise sont plus concernés), ou encore l’exposition aux pesticides.
Des troubles urinaires
D’évolution lente, le cancer de la prostate entraîne généralement des symptômes lorsqu’il est à un stade avancé et que la tumeur comprime l’urètre. Ces signes sont alors similaires à ceux d’une HBP : difficulté à uriner, faible jet d’urine, envies fréquentes d’uriner (de jour comme de nuit), sensation de ne pas arriver à vider complètement sa vessie, fuites urinaires, ou encore sang dans les urines. Il arrive aussi que la tumeur cause des difficultés d’éjaculation.
Dans tous les cas, et quel que soit l’âge, il est recommandé de consulter un médecin et de procéder à un dosage de PSA (l’antigène spécifique de la prostate, marqueur de pathologie prostatique).
En cas de cancer, une simple surveillance active peut suffire. Et si un ou plusieurs traitements s’avèrent nécessaires (voir encadré), leur amélioration ainsi qu’un dépistage précoce ont permis d’améliorer la survie (93 % à cinq ans, on l’a dit) et de faire reculer de 3,8 % la mortalité par cancer de la prostate.
Source : Institut National du Cancer.
POUR EN SAVOIR PLUS
Quels traitements ?
Plusieurs traitements peuvent être envisagés contre le cancer de la prostate : chirurgie (ablation totale de la prostate), radiothérapie externe (à travers la peau), curiethérapie (radiothérapie interne, consistant en l’implantation de petits grains d’iode radioactifs dans la prostate) ou ultrasons.
À ces techniques éprouvées pourrait peut-être s’ajouter un jour des antibiotiques. C’est en tout cas la piste sur laquelle travaillent des chercheurs anglais, nous apprend The Guardian. Ces scientifiques ont en effet identifié des bactéries en lien avec la progression rapide de la maladie. Si leur rôle était confirmé, il se pourrait alors que des antibiotiques permettent à l’avenir de soigner le cancer de la prostate.
En novembre, c’est Movember !
À l’instar de Mars Bleu pour le cancer colorectal et d’Octobre Rose pour le cancer du sein, Movember vise à sensibiliser au dépistage des cancers de la prostate et des testicules. Prévue chaque année en novembre, cette campagne, imaginée il y a une vingtaine d’années par deux Australiens, invite symboliquement les hommes à se laisser pousser la moustache pour susciter des échanges autour de ces cancers masculins. À cette occasion, de nombreux événements sont organisés dans toute la France, permettant de récolter des fonds pour la recherche médicale. Les Centres du réseau Unicancer s’associent à certains d’entre eux.
Plus d’informations sur le site d’Unicancer